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Visite d'Itamar Ben Gvir sur l'esplanade des Mosquées : l'Etat de Palestine fait part de ses inquiétudes

Jan. 4, 2023, 5:46 p.m.

Dakar, 4 jan (APS) - L'Etat de Palestine, réitérant qu'Al-Haram Al-Sharif "est un lieu de culte musulman protégé et préservé par le statut quo et internationalement convenu'', fait part de sa ''grave inquiétude'' au sujet de la visite surprise du ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur l'esplanade des Mosquées, mardi, à Jérusalem, a-t-on appris de sa représentation diplomatique à Dakar.

''L'Etat de Palestine réitère qu'Al-Haram Al-Sharif est un lieu de culte musulman, protégé et préservé par le statut quo historique et internationalement convenu et sous la seule responsabilité du Waqf islamique et sous la tutelle du Royaume hachémite de Jordanie'', peut-on lire dans un communiqué.
 

L’esplanade des Mosquées, ou mont du Temple, se trouve dans la partie de Jérusalem occupée par Israël, mais est restée confiée à la garde de la Jordanie. 
 

Un statu quo en vigueur depuis 1967 prévoit que seuls les musulmans peuvent y prier, les juifs ayant uniquement le droit de le visiter. La violation de ce fragile équilibre est considérée comme un point de non-retour par les principales factions palestiniennes.

Selon l'ambassade de Palestine à Dakar, les ''agressions continues d'Israël à Al-Haram Al-Sharif visent clairement sa division spatiale et temporelle pour permettre le culte juif là-bas et imposer le contrôle israélien sur le lieu saint''.
 

De fait, certains juifs ultraorthodoxes revendiquent, eux aussi, la possibilité de faire des célébrations publiques sur l'esplanade des Mosquées. En attendant, certains s’y adonnent, en silence, à l’oraison. 
 

C’est dans ce cadre qu'il faut placer la visite surprise du ministre de la Sécurité nationale mardi matin, alors que démarrait une journée de jeûne pour les juifs qui commémoraient le siège de Jérusalem par les Babyloniens.
 

Or, fait-valoir la représentation diplomatique palestinienne, Israël ''n’a aucune revendication ou souveraineté légitime sur Jérusalem, y compris Jérusalem-Est occupée, sa vieille ville, ses murs et les lieux saints''.
 

''Tous les Etats et toutes les organisations doivent agir d'urgence, collectivement et individuellement, pour condamner et exiger l'arrêt immédiat de toutes les agressions d'Israël'', peut-on lire dans le communiqué de l'ambassade de Palestine.
 

''De plus, ajoute la même source, la communauté internationale a le devoir de réaffirmer son rejet et sa non-reconnaissance de toute revendication israélienne de souveraineté sur la Palestine, y compris Jérusalem, et sur les lieux saints''.
 

''Ces condamnations et (cette) non-reconnaissance doivent être soutenues par des mesures de responsabilité sérieuses et tangibles, qui sont impératives pour mettre un terme à ces provocations dangereuses et à ces pratiques et actions illégales''.

La visite de Itamar Ben Gvir, un ministre d'extrême droite connu pour ses diatribes antipalestiniennes, a suscité de nombreuses réactions sur le plan international, généralement des condamnations.

La Jordanie a dénoncé une "provocation" qui selon Aman laisse présager "une escalade", alors que les Emirats arabes unis ont appelé à "mettre un terme aux violations graves et provocatrices" sur le site de l'esplanade des Mosquées.

L'Arabie saoudite, qui abrite les lieux les plus sacrés de l'islam, et le Maroc, dont le monarque préside le Comité Al Qods [Jérusalem], la Ligue arabe ainsi que l'Organisation de coopération islamique ont également condamné cette visite.

Berlin a appelé mardi à "éviter les actions qui pourraient accroître les tensions". 


L'ambassadeur américain en Israël, Tom Nides, a pour sa part souligné que "l'administration Biden avait clairement fait savoir au gouvernement israélien qu'elle s'opposait à toute mesure qui pourrait nuire au statu quo dans les lieux saints".

BK/ASG

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