Kaolack, 17 nov (APS) – Les acteurs communautaires de la région de Kaolack ont fortement plaidé, jeudi, pour un retour de l’appui financier dans la recherche des perdus de vue et dans l’organisation de dialogues communautaires, dans le cadre de la réponse au VIH/Sida.
‘’Nous requérons votre appui afin que nos activités communautaires, notamment la recherche de perdus de vus, la prise en charge communautaire des PVVIH, des Orphelins et enfants vivants avec le VIH (OEV) et la Prévention de la Transmission Mère-Enfant du VIH, puissent être budgétisées et restent dans le projet’’, a lancé Maimouna Diouf, membre d’une Organisation communautaire de Base (OCB).
Elle participait, à Kaolack, à une rencontre d’échange présidée par le directeur général de la Santé publique, docteur Barnabé Gning entre des acteurs communautaires impliqués dans la réponse au VIH/Sida, la tuberculose et le paludisme. Cette rencontre se tient en présence d’une mission conjointe du ministère de la Santé et de l’Action sociale et de l’Alliance Nationale des Communautés pour la Santé (ANCS).
Maimouna Diouf explique qu’au Sénégal, on ne rend pas visite à un malade les mains vides. ‘’Et pour aller faire nos activités, nous avions des kits d’hygiène où il y avait au moins du savon, du sucre, du café et autres friandises pour rendre visite à un malade’’, justifie-t-elle.
‘’Et, dans la mesure où nous étions formées dans la dispensation communautaire des ARV, il nous appartenait de leur amener à domicile leurs médicaments et il nous arrivait de faire des quêtes, prendre de notre poche et louer des motos pour le faire du fait de manque d’appui financier de l’ANCS’’, a-t-elle d’ailleurs révélé.
Le directeur technique de l’ANCS, Massogui Thiandoum, a soutenu que c’est le nouveau modèle de financement du Fonds Mondial de lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme qui ne permet plus ce genre d’appui financier aux OCB.
‘’En effet, lorsque nous élaborions nos budgets et avions inscrit cette ligne dans le budget pour arbitrage, ces activités avaient purement et simplement été supprimées. Et lorsqu’on se défendait, on nous rétorquait que le plus important était de disponibiliser les antirétroviraux (ARV) pour les PVVIH’’, tente-t-il d’expliquer.
Selon les bailleurs, fait-il noter, dès lors que les PVVIH prennent leur ARV pendant 6 mois ils deviennent indétectables, ce qui fait qu’il n’y a plus besoin de procéder à des recherches de perdus de vue.
Cependant, l’expert en santé communautaire de l’ANCS indique que ce raisonnement des bailleurs est purement médical ou épidémiologique, mais omet la dimension psychosociale dans la prise en charge des PVVIH.
D’après lui, ‘’les OCB avaient l’habitude de faire ce travail pour aider dans la réponse, mais hélas, ils n’ont plus les moyens de le faire, parce qu’au Sénégal les zones à forte prévalence enregistrent le plus grand taux de perdus de vus dans la lutte contre le VIH’’.
‘’Donc, confie-t-il, c’est un gap à résorber et, la promesse de l’ANCS est de remettre cette ligne dans le nouveau budget à élaborer. Pour cela, nous comptons sur l’appui effectif des autorités du ministère de la Santé et de l’Action sociale qui disposent des documents et font l’arbitrage final’’.
Dans sa dynamique de relancer les soins de santé primaire, le ministère de la Santé et de l’Action sociale cherche à prévenir les maladies, de recourir aux structures sanitaires et permettre aux communautés de se soigner à des coûts moindres
A ce propos, l’ANCS, membre de la Société civile qui dispose à travers le pays de trois cliniques communautaires implantées à Louga, Kaolack et Sédhiou, est un partenaire privilégié pour appuyer la tutelle dans cette stratégie.